Mgr Pascal Gollnisch préface "La Transfiguration"
Nous avons la grande joie de voir réédité l’ouvrage du Père Georges HABRA sur la Transfiguration chez les Pères grecs. Ce fin connaisseur de la patristique grecque n’a pas ménagé sa peine pour faire connaître à un public latin la richesse de la pensée des Pères. Et nous devons exprimer notre gratitude à l’Association pour l’étude et l’enseignement des Pères de l’Église qui s’efforce de diffuser la pensée du Père HABRA, en particulier son responsable, Monsieur Jacques Baudeau.
Nous vivons un moment tragique où les puissances des ténèbres semblent s’emparer des terres de l’Orient pour en chasser les chrétiens. Cette volonté de génocide s’étend au patrimoine matériel des chrétiens d’Orient qui est systématiquement détruit : églises, monastères, objets de cultes, manuscrits, et même cimetières. Il n’en est que plus urgent de faire connaître le « patrimoine immatériel » des chrétiens d’Orient : liturgie, spiritualité, langues anciennes, et théologie.
Le Père HABRA permet par son œuvre de construire un pont entre l’Église Grecque et l’Église Latine, que sa vie, commencée en Orient et achevée en France, incarne à travers son histoire personnelle. L’étude du Père sur la transfiguration est comme une lumière dans ces heures obscures. Il reprend la tradition qu’il a longtemps méditée de Clément à Jean Damascène en passant bien sûr par les Pères cappadociens pour nous proposer une théologie de la Transfiguration profondément nourrie d’une théologie trinitaire et d’une christologie. Le Père HABRA nous propose une étude rigoureuse qui ne répugne pas à faire appel aux traditions liturgiques.
Nous entrons ainsi dans la « révolution copernicienne » que le Père HABRA évoque dans sa conclusion : ce n’est pas tant le Christ qui est transfiguré que les apôtres. La Transfiguration devient une invitation à la conversion qui fait « jaillir l’illumination sur nos âmes ».